Christophe Carrière

Lorsque mon chemin croise celui de Christophe Carrière, je suis loin de me douter que je rencontre un coeur sur pattes, doté d’une grande intelligence et un savoir-vivre qui lui donne ce côté tendre dont lui seul connait le secret.

Dans le cadre de mes études à la Faculté des Lettres Sorbonne Université, j’ai pour mission d’interviewer un professionnel de mon choix pour mieux aborder le métier de journaliste. Grâce à une connaissance commune* qui nous met en relation, Christophe Carrière accepte de me rencontrer.

Un premier rendez-vous se fixe dans un café non loin de son lieu de travail. L’interview débute et ma curiosité est piquée. J’ai face à moi, un homme admirable. L’entretien démarre, il s’exprime avec l’envie d’être le plus précis possible. Son explosion verbale a tenu ce moment dans une énergie des plus vivifiantes.

N’ayant qu’une demi-heure pour cet entretien, Christophe Carrière suggère un nouveau rendez-vous où je dispose de tout le temps nécessaire pour mener à bien mon interview. Je prends cette générosité pour un cadeau précieux. À cet instant précis, je décide de creuser, de découvrir qui est donc ce journaliste qui se rend disponible, prêt à répondre à toutes mes questions.

Qui est Christophe Carrière? Une fois le costume de chroniqueur de TPMP retiré, quel homme est-il?

Au second rendez-vous, nous nous retrouvons dans un charmant bar, d’un hôtel parisien. Ce bar est désert, nous disposons des lieux dans un calme absolu.

L’interview peut enfin se poursuivre…

Au fil de nos discussions me vint une idée de plus évidente, lire les oeuvres autobiographiques de Christophe Carrière. Cela me permettra notamment de creuser un peu plus, de mieux cerner et comprendre les événements qui l’entourent.

Je l’écoute me raconter sa vie, son aventure, ses moments clés. Tout ceci n’a fait que me conforter dans l’idée que je devais absolument lire ses oeuvres, puis écrire un portrait sur cet homme qui peut être qualifié de bien des choses sauf celui d’être banal.

Je lui soumets l’idée en même temps qu’elle germe dans ma tête. Il accepte et me lance :

“Dans ce cas, il te faut lire en premier Un père et passe et en second C’est pas grave, ça va pas durer.”

Nous finissons l’interview et quelques semaines plus tard, il a la délicatesse de m’offrir ses oeuvres. De mon côté, je laisse passer la période des partiels pour commencer à lire Un père et passe.

Christophe Carrière m’a mise sur la voie avant ma lecture et pourtant je n’ai pas pu m’empêcher d’être surprise.

Surprise, par le parcours atypique de William. Il fait preuve de courage et de force bien qu’il soit pris dans les tourments de son histoire. Il est difficile d’ignorer les ravages de l’amour sur un enfant. Un enfant mal-aimé est un adulte sensibilisé par les affres de l’amour, partagé entre l’envie d’être aimé et celui de s’en prémunir. William nous fait découvrir que l’amour se niche aussi parfois dans les situations les plus inattendues. L’amour maternel et l’amour paternel sont les premiers qu’un enfant accueille dans son coeur et qu’il porte en lui tout au long de sa vie comme un tombeau ouvert.

C’est de cela qu’il s’agit dans Un père et passe, de l’amour tant désiré d’un enfant William et les destins qui peuvent être brisés ou au contraire menés à bien à force de courage.

Tout au long des pages, Christophe Carrière ne manque pas d’ajouter des références cinématographiques avec lesquelles William a grandi, un véritable passionné dans l’âme. À défaut d’une enfance rêvée, le cinéma enchante sa vie. William trouve sa voie, journaliste spécialisé critique de cinéma. Son métier est le grand amour de sa vie.

J’enchaîne avec C’est pas grave, ça va pas durer.

William a grandi, pourtant cette fois-ci, il va tomber amoureux, fondé une famille. Sa vision de la famille parfaite, celle dont il a toujours rêvé, va prendre forme. Ce roman est un hymne à l’amour. Entre drame et humour, William nous emporte page après page vers sa vérité. La référence cinématographique de cette histoire d’amour est un film de Claude Sautet, César et Rosalie, que nous pourrions renommer par William et Madeleine, le temps de la lecture du roman. William n’a pas fini d’être tourmenté encore une fois par les affres de l’amour. William – en plus de son travail qu’il affectionne tant – , a un fils d’une première union et deux filles de son union avec Madeleine. Sa relation fusionnelle avec ses filles le comble de bonheur. Dans ce roman, William nous dévoile son autre grand amour de sa vie, ses trois enfants.


Je partage avec vous une partie de la retranscription de l’interview de Christophe Carrière.


S.D. : Etiez- vous passionné de cinéma dès vos débuts?

C.C. : Ah, oui. Oui. (Avec enthousiasme) J’avais vraiment ça dans le sang. (Il réfléchit) Mais je ne voulais pas être journaliste à la base. Evidemment, comme tout le monde, je me disais, je vais être réalisateur. Petit à petit, j’étais tellement obsédé par mon journal, j’ai essayé de tenir la tête hors de l’eau et puis après nous avons déposé le bilan. S’en est suivi six mois de carence où j’ai été attaché de presse pour une entreprise vidéo. Durant ces années, j’ai connu beaucoup de monde, dont des journalistes qui écrivaient pour mon canard, mais gratuitement. Jean-François Bizot, patron d’Actuel et de Radio Nova, souhaitait créer Nova Mag. J’ai passé un entretien, nous étions trois concurrents. J’ai obtenu le poste. En parallèle, une nouvelle équipe est arrivée à Première. Un ami m’a téléphoné et m’a tenu informé qu’ils recherchaient des passionnés du cinéma. Je me suis présenté et je leur ai proposé des sujets dont un qui a fait mouche. Dans les films, vous avez toujours des deuxièmes et troisièmes rôles, nous connaissons leurs visages par coeur, mais nous ne savons jamais comment ils s’appellent.

S.D. : C’est vrai.

C.C. : Le sujet s’appelait, On ne sait jamais comment ils s’appellent. Et un second sujet, sur les films des débuts de carrière des comédiens qu’ils préfèreraient oublier. Alain Kruger m’a dit: « Ce ne sont pas des sujets, mais des rubriques. » Je venais de décrocher deux rubriques mensuelles à Première qui était à l’époque le plus grand magazine de cinéma.

S.D. : Les propos que vous m’expliquez sont-ils toujours d’actualité ou sont-ils liés à une époque révolue? 

C.C. : Evidemment, c’est toujours d’actualité, les moyens ne sont plus les mêmes, le « print », c’est  dépassé, mais il existe encore. Si c’était à refaire aujourd’hui, je le ferais sur le web, je créerai un blog que j’alimenterai tous les jours. Et je me battrais pour avoir des informations, mais le support serait le web et plus le « print ».

S.D. : Avez-vous toujours été journaliste spécialisé, critique de cinéma ?

C.C. : Critique cinéma n’est pas un métier.

S.D. : Ce n’est pas un métier ? (Surprise)

C.C. : Le métier c’est journaliste cinéma, parce que sinon je vous renvoie à la phrase de François Truffaut qui disait : « Dans la vie, on a deux métiers, le sien et critique de cinéma. ». De la même manière que vous avez soixante-huit millions de sélectionneurs de l’équipe de France dans le pays.

S.D. : N’êtes-vous pas spécialisé ?

C.C. : Je suis spécialisé dans le cinéma, je suis journaliste, mais critique si vous voulez … (Il fait une pause).

S.D. : Est-ce réducteur ?

C.C. : Oui ! (Avec conviction.) Parce que critique fait partie du travail, c’est un plus et non la base de l’emploi. S’il fallait résumer mon métier, apporter des informations, car interviewer un comédien tout le monde sait faire, alors qu’apporter des idées intéressantes est plus important.

S.D.: Pouvons-nous vivre de ce métier ? 

C.C. : Oh là, au début c’est compliqué. Le salaire n’est pas élevé au départ. Lorsque je suis arrivé à Première, je pigeais également pour d’autres magazines: Paris Match, Elle, New Look, Le Journal de Mickey. 

S.D. : Comment se sont déroulés vos débuts à la télévision ? 

C.C. : Sabrina Azoulay produit Entrée libre et elle me propose de présenter les films qui passaient sur Paris Première. Trois fois par semaine, je racontais une anecdote sur le film. Ensuite, j’ai fait des débats occasionnels sur E télé ou d’autres chaînes, mais ce n’était pas régulier. Mon amie Virginie Foucault était associée à Cyril Hanouna, ils m’ont proposé de devenir chroniqueur dans Touche pas à mon poste

Christophe Carrière, je te remercie d’avoir accepté de me rencontrer. Ton métier te demande une certaine visibilité avec l’émission TPMP (Touche pas à mon poste), et moi, je te demande de m’ouvrir la porte de tes secrets, alors que nous venons de nous rencontrer.
Je tiens à remercier également, mon agent *David Vatinet qui a eu la gentillesse de nous mettre en relation.

Article écrit par Sarah Donsar

Photographe: Sarah Donsar

Petit scoop, Christophe Carrière prépare actuellement son prochain roman qui sera très prochainement publié !

 

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